jeudi 22 mars 2018

Le scoutisme, une école de la vie

Aujourd’hui, on compte 40 millions de scouts dans le monde. En Belgique, la Fédération scoute regroupe 58000 membres répartis dans 109 unités. Comment expliquer un tel engouement pour les mouvements de jeunesse ? En quoi consiste le scoutisme? Dans cet article, vous trouverez des éléments de réponse.

L’histoire des scouts

Le scoutisme a été créé en 1907 au Royaume –Uni par Robert Baden –Powell. C’est donc le fondateur du scoutisme. Il organise son premier camp en 1907 sur l’île Brownsea (au sud de Londres). Durant le camp, il  décide de mettre en application ses idées sur l’éducation par le jeu, l’indépendance et la confiance. Ce camp fut une réussite !  Dés lors de nombreux groupes se créent un peu partout en Angleterre et puis le mouvement s’étend dans d’autres pays. Depuis, le 22 février est le Thinking Day, le jour où tous les scouts du monde sont invités à porter leur foulard scout, pour célébrer la naissance de Baden-Powell.

Le parcours scout

Le parcours scout dure 12 ans au cours desquels l’enfant passe par 4 sections différentes. Au bout de tout ce temps, le scout peut devenir à son tour animateur.

  • Les baladins

L’enfant intègre la ribambelle à l’âge de 6 ans et y reste jusqu’à  8 ans .Durant ces 2 ans, le jeune baladin prend confiance à travers différents jeux organisé par la ribambelle, ce qui lui permettra de s’épanouir et de s’émerveiller. C’est par l’intermédiaire de personnages tirés de « La légende des baladins » que l’enfant s’amuse, vit des aventures extraordinaires et commence progressivement  à découvrir les valeurs du scoutisme. « La légende des baladins » raconte l’histoire de 3 amis baladins : Gribou, Boulon et Pistache, qui vivent de grandes aventures et auxquels les enfants peuvent s’identifier. Ils ont des amis un peu spéciaux : Craquelin, un vieil artiste de cirque et Ana, une petite jument rigolote. Chaque chef porte le nom d’un personnage de l’histoire. L’année se termine par un camp de 7 jours en Belgique.

  • Les louveteaux


Lorsque le baladin arrive dans la meute des loups, il a 8 ans. Il restera jusqu’à 12 ans Durant ces années, le louveteau apprend à vivre avec les autres grâce aux sizaines.
Qu’est-ce qu’est une sizaine ?
C’est un petit groupe de plus ou moins 6 louveteaux mené par un sizainier et un second .Le groupe va apprendre à se connaitre et à vivre ensemble pendant une année jusqu’au camp. Lors du rassemblement, chaque sizaine lance son cri de ralliement basé sur une couleur qui est son signe identitaire. Le louveteau évolue dans l’univers du « Livre de la jungle » de Rudyard Kipling. Il s’identifie vite à Mowgli qui comme lui apprend à vivre avec les autres. Chaque chef porte le nom d’un personnage de l’histoire (Ex : Bagheera, Baloo,…).Le passage chez les louveteaux  est aussi un parcours initiatique, basé sur des rituels, pour aider le louveteau à se construire et à jouer un rôle dans la communauté des loups. L’année se termine toujours par un camp de 10 jours en Belgique.
  • Les éclaireurs

Le scout a 12 ans et le reste jusque 16 ans. La troupe est scindée en patrouilles. Chacune  a un cri basé sur un animal (Ex : « les kangourous sont prêts à tout »). Pendant ces 4 ans, ont lieu de nombreux temps forts qui apprennent la vie en collectivité, l’entraide, la solidarité,…
Lors de sa première année, le scout reçoit son totem :
Un totem, c’est le nom d’un animal qui ressemble au scout tant par le caractère que par le  physique. Le totem montre que le scout fait partie de la troupe et qu’on peut compter sur lui. Les épreuves par lesquelles passe le scout lors de la totémisation sont un secret bien gardé !
Lors de la deuxième année a lieu le rituel de la promesse :
Le scout choisit une des 10 lois scoutes et la fait sienne en  s’engageant  à la respecter tout au long de son parcours scout .Pour l’aider dans cette nouvelle mission, le scout choisit un parrain ou une marraine dans la troupe.
Lors de la troisième année a lieu la qualification : 
C’est un mot ou une phrase qui complète le totem et qui met en valeur une des qualités du scout. Il reçoit le « quali » lors de la qualification mais là aussi le rituel est tenu secret !
A travers ces rituels, le scout apprend à se débrouiller, il prend des responsabilités mais aussi grâce aux  patrouilles, l’éclaireur ou l’éclaireuse participe à la construction collective d’un projet, dans un esprit de solidarité.
Chaque année se termine par un camp qui dure 15 jours non plus dans un bâtiment   comme c’est le cas chez les baladins et les louveteaux, mais dans une pâture, où l’on doit construire le lieu de vie (l’intendance, le dortoir, les toilettes,...) avec des perches et des cordes. Durant le camp a lieu un hike (marche de 3 jours en patrouille), ainsi que diverses épreuves collectives, qui soudent le groupe et stimulent la collaboration et la solidarité.
  • Les pionniers

C’est un groupe de jeunes âgés de 16 ans à 18 ans .Le pionnier est invité à renouveler sa promesse. Chez les pionniers, on ne fait plus de jeux mais on contribue aux « BA » c’est-à-dire aux bonnes actions (laver les voitures, aider au jardinage, rendre visite aux enfants hospitalisés…).Durant l’année, il y a des treks (marches de 3 jours) et des hikes. A partir de la deuxième année, le pionnier peut commencer la formation pour devenir animateur. Tout cela se termine par un camp à l’étranger durant l’été, où l’on réalise un projet solidaire choisi au préalable comme par exemple l’aide à la construction d’une école ou à la rénovation,...

En conclusion, être scout, c’est être solidaire et responsable. Le scoutisme nous apprend à vivre ensemble dans le respect de chacun et nous préparer à être acteur dans la société de demain. Les différentes épreuves (le totem, la promesse et le quali) sont autant de passages initiatiques qui renforcent les liens au sein de la troupe mais nous font aussi grandir et gagner en maturité.




J'ai rencontré Stenella « quitte pas le sentier » alias Camille Rasse, qui a accepté de répondre à mes questions. Elle est cheffe éclaireur depuis 2 ans, à la « TH009 » de Petigny.
Quel âge avais-tu quand tu as commencé le scoutisme ?
Stenella : J’ai commencé le scoutisme à l’âge de 9/10 ans, en deuxième année louveteau.
Qu'est-ce qui te motive aujourd'hui à continuer le mouvement de jeunesse ?
Stenella : Les raisons qui me poussent à continuer le scoutisme sont nombreuses !
Il y a évidemment l’ambiance propre au scoutisme qui est difficilement descriptible… (Il faut le vivre pour le comprendre !) Elle se crée grâce aux membres de l’unité mais également grâce aux activités proposées. J’apprécie énormément l’ambiance au sein de la troupe mais aussi dans le staff. Ce dernier se compose en effet d’amis très proches. Il s’agit d’un groupe, d’une famille dans laquelle on se sent bien et dont on éprouve des difficultés à quitter. Cela est vrai pour  tout le mouvement scout ! Une personne inconnue portant un foulard, devient immédiatement ton ami, quelqu’un de ta famille.
Par ailleurs, il y a cette passion de l’éducation. Ce n’est pas un hasard si j’ai choisi de devenir institutrice. L’éducation à travers le groupe et les valeurs humaines, le jeu ainsi que le grand d’air et la nature demeure la meilleure qui puisse être.  Permettre aux jeunes de vivre intensément la vie en extérieur et en groupe, de se libérer le temps d’une journée des jeux-vidéo, des smartphones ou de tout autre objet électronique est selon moi essentiel !
Pour toi, quelle est la valeur primordiale défendue par les scouts ?
Stenella : Il me semble ardu de n’évoquer qu’une seule valeur défendue par les scouts. Le respect est essentiel. Cela comprend le respect du groupe et d’autrui, le respect du matériel ainsi que le respect de l’environnement (naturel ou non) dans lequel on se trouve.
Je pointerais également la solidarité, l’entraide au sein du groupe et avec les personnes extérieures également.
Pourquoi as- tu choisi de devenir animatrice ?
Stenella : Animer, enseigner à des enfants ou à des jeunes a toujours été une évidence pour moi. Depuis que je suis petite, je souhaite devenir institutrice. Dans mon futur métier, le contact avec les enfants, les jeunes reste un critère essentiel. Dès lors, la question de devenir ou non animatrice ne s’est même pas posée. C’était une évidence.
De plus, comme précisé plus haut, « Il y a cette passion de l’éducation ». Le scoutisme n’est pas une simple garderie pour enfants. Il propose une éducation à travers le groupe, les valeurs humaines, le jeu, le dehors et la nature.
Enfin, puisqu’avant moi les animateurs ont donné « du temps, du talent et du cœur » pour que je puisse m’épanouir et grandir, il me semble évident que je donne à mon tour «  du temps, du talent et du cœur » à l’animation afin que d’autres jeunes après moi puissent également s’épanouir et grandir.
Quel est le moment de l'année scoute que tu préfères et pourquoi ?
Stenella : Le camp représente pour moi la partie la plus forte de l’année et du scoutisme. C’est un moment intense et fabuleux ! 10-15 jours intenses vécus ensemble transforment le groupe scout en une énorme famille dans laquelle on se sent bien et qu’on quitte à regret.
Les scouts ont parfois mauvaise réputation. Comment expliques-tu cela ? Quelles solutions apporter à ce problème ?
Stenella : Des enfants qui font du porte-à-porte constant pour vendre des produits divers, du bruit la nuit durant les mois de juillet et aout, des prairies ravagées par les trous des pilotis non rebouchés, des totems se confondant parfois avec les baptêmes estudiantins… Cette mauvaise réputation est parfois fondée mais la majorité des animateurs se montrent la plupart du temps responsables et matures !
Les raisons de ces débordements sont multiples.
Le scoutisme regroupe énormément de membres et donc de nombreuses unités. Il est évident que tous les animateurs ne sont pas responsables, matures, destinés à l’éducation. L’animation est une sorte de vocation. Certains animateurs oublient que toutes les activités proposées dans le scoutisme doivent poursuivre un but éducatif.
De plus, en Belgique, les animateurs commencent très jeunes : aux alentours de 18 ans. Cela comporte de nombreux avantages mais il est évident qu’à 18 ans, certains jeunes  ne sont pas assez matures et responsables pour être de bons animateurs.
Par ailleurs, les fédérations ont fait le choix de laisser de l’autonomie aux unités, partant sur le principe de la confiance. Les animateurs sont formés, quelques visites des animateurs régionaux sont organisées mais parfois un manque de contact et de suivi par la fédération se ressent.
Il y a également le problème du : « on a toujours fait comme ça ». Les réticences face aux changements sont importantes. Nombreuses sont les habitudes qui se perpétuent depuis des générations et que personne n’ose ou ne désire remettre en question.
Mais un suivi plus intense de la fédération, des formations plus nombreuses, des réunions régionales avec les animateurs et cadres d’unité, des programmes d’activités à rendre pourraient certainement aider à modifier le comportement des scouts et donc leur réputation. Par ailleurs, des B.A, des activités de village organisées par les scouts, participeraient à un rapprochement positif avec les villageois, certainement opportun.

 Juliette Antoine, 5GT

mardi 6 mars 2018

L’école, lieu de partage et de rencontres


Les élèves de 5GT ont rencontré deux demandeurs d’asile et Geneviève Damas, l’auteure d’un roman sur l’immigration.

Dans le cadre du cours de français, nous avons lu le roman « Patricia » de Geneviève Damas dans le but de recevoir l’auteure, le 24 novembre dernier, et de lui poser des questions sur son travail d’auteure ainsi que sur son roman. Nous avons également rencontré 2 demandeurs d’asile du centre de Oignies pour qu’ils puissent nous parler de leur histoire. Nous avons pensé qu’organiser ces deux rencontres en même temps illustrait idéalement  le roman de Geneviève Damas qui traite d’immigration mais surtout de solidarité. Afin que la rencontre se déroule dans les meilleures conditions possibles, nous avions organisé une auberge espagnole dont les plats étaient préparés par les élèves. Ce repas a permis à nos invités de se sentir à l’aise et donc d’installer  une atmosphère agréable, conviviale et propice aux échanges, voire aux confidences.

Tout d’abord, rencontrer cette auteure nous a permis d’abandonner certaines idées toutes faites sur les écrivains. Geneviève Damas n’est pas un vieil homme barbu qui passe ses journées à écrire dans un coin isolé entouré de livres comme beaucoup se représentent l’écrivain-type. C’est une femme de caractère, pleine de conviction, qui défend ses idées et qui est capable d’ouvrir son ordinateur portable dans les endroits les plus incongrus pour poursuivre l’écriture d’une pièce de théâtre ou d’un roman.

Ce jour là, nous avons pu lui poser de nombreuses questions sur son métier et sur la genèse de son roman « Patricia ». Geneviève Damas nous a appris que l’idée de ce récit lui était venue lors de son voyage humanitaire à Lampedusa, une île située aux frontières de l’Europe. Ce voyage avait pour but de mieux comprendre la situation des migrants qui n’est pas des plus favorables. En effet, sur place, leur accueil est médiocre car ils arrivent en masse tous les jours, ne peuvent donc pas bénéficier d’une hospitalité chaleureuse et personnalisée. L’ambiance sur l’île a donc paru pesante à l’écrivaine. Par ailleurs, il y a quelques années, Geneviève Damas a accueilli une jeune fille et son frère, immigrés, chez elle.  La jeune fille l’a inspirée pour créer le personnage de Vanessa.

L’écriture de « Patricia » a pris quatre ans car, selon l’auteure, le sujet de l’histoire ne peut être pris à la légère puisque c’est un sujet polémique qui nourrit de nombreux débats politiques. Le prénom « Patricia » avait été choisi avant qu’elle ne commence à écrire le roman. L’écrivaine souhaitait que le prénom d’un des personnages principaux soit un peu démodé.  L’intention de Geneviève n’était pas de faire passer un quelconque message mais bien de parler d’un sujet qui lui tient particulièrement à cœur afin que les lecteurs prennent conscience de ce qu’il se passe ailleurs dans le monde.

Nous avons donc rencontré une écrivaine passionnée et qui défend coûte que coûte ses idées sur l’immigration et la tolérance. Grâce à cette rencontre plutôt atypique, la plupart d’entre nous ont pu laisser leurs préjugés de côté, que ce soit sur le métier d’auteur(e) ou sur les demandeurs d’asile. Ces rencontres nous permettent d’être en relation avec des gens de différents milieux et nous sont bénéfiques car c’est en côtoyant la différence qu’on apprend à en apprécier toute la richesse et que l’on devient tolérant.



Marine Beroudiaux et Shelcy Bertrand, 5GT.




 

samedi 3 mars 2018

Real bodies ou l’exposition de corps humains plastinés.

                    Les élèves de 5ème générale se sont rendus à Bruxelles le mardi 16 janvier pour visiter l’exposition « Real bodies », qui présente le corps humain de façon hyperréaliste.  Un concept original qui a déjà fait couler beaucoup d’encre… 
Nous avons l'habitude de voir des corps humains représentés sous diverses formes dans les musées : en marbre, en argile, sur une toile ou encore en photo....  mais ce qui caractérise l'exposition Real bodies, c’est que ce sont de vrais corps humains qui y sont présentés !
                 En effet Tom Zaller, le concepteur, utilise la méthode de plastination pour conserver les corps et en faire des œuvres d’art. Cette méthode consiste à plonger les corps dans de l’acétone pour en enlever l’eau et les fluides tout en préserver les tissus biologiques. Le but est de connaître la vérité sur la composition et le fonctionnement de notre corps, domaine habituellement réservé au monde médical.
                 En 2011, l’exposition avait déjà eu lieu à Bruxelles mais n’avait pas reçu l’accueil espéré. Elle avait fait grincer pas mal de dents car pour certains,  la présentation d’authentiques corps humains était une atteinte à la dignité et au respect des morts, un moyen malsain pour le docteur Van Hagens de se faire de l’argent et de « faire le buzz ». Une procédure judiciaire avait même été menée, reprochant essentiellement au docteur de ne pas connaitre l’origine des corps. Il s’avéra que ceux-ci étaient des handicapés psychiatriques, des sans-abris et des détenus russes. Cette polémique n’a pas empêché d’organiser d’autres expositions de ce genre dans le monde entier. Elles sont toutes reçues avec indignation mais également avec curiosité puisqu’elles comptent aujourd’hui environ 44 millions de visiteurs dans le monde.
                  Cette sortie scolaire a permis à chaque élève d’en apprendre plus sur l’anatomie que ce qui pourrait être instruit dans un cours classique. Nous avons pu voir la quantité et la densité des vaisseaux sanguins,  visualiser nos muscles en action ou encore comparer un organe sain avec un organe cancéreux. Cela nous a marqué davantage que si cela nous avait été expliqué au cours! Autant pour l’apprentissage des sciences que pour la culture, cette exposition vue avec la classe fut très enrichissante. 

                                                                                                                                                          Lucie Pierret
Sources :

-http://www.lalibre.be/actu/international/ces-corps-plastines-venus-du-froid-51b879a6e4b0de6db9a76666
-https://www.rtbf.be/info/societe/detail_real-bodies-de-vrais-corps-humains-exposes-a-tour-taxis?id=9789568
-https://www.rtbf.be/auvio/detail_expo-real-bodies-des-vrais-corps-plastines?id=2289236

-https://fr.wikipedia.org/wiki/Plastination

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