Le vendredi 19 octobre a eu
lieu un souper dans le noir à l’école hôtelière de l’ISM.
Ce projet m’a intriguée et
j’ai donc décidé de chercher à en savoir un peu plus. Je suis allée interroger
Mme Journaux, la cheffe d’atelier de l’école hôtelière, afin qu’elle réponde à
quelques questions.
1. Dans quel but et pour quelle cause avez-vous
organisé un souper dans le noir ?
Mme Journaux :
« Ce souper était organisé au profit de CAP48, pour sensibiliser les personnes qui
sont venues manger ainsi que les élèves au monde des aveugles. L’opération a
été un réel succès ».
2. Quel était le menu ? Comment
l’avez-vous élaboré ?
Mme Journaux : «
La personne qui s’occupe de l’organisation, madame Baeten, nous a demandé d’élaborer
un menu. Bien sûr, nous avons imaginé ce menu en fonction du prix mais aussi en
fonction de la facilité à le consommer. L’entrée était composée de poisson et
de fruits de mer, ce qui était très simple à manger étant donné que tout était décortiqué,
qu’il n’y avait aucune coquille. La difficulté principale était le
plat : une cuisse de pintadeau, ce qui était un peu plus compliqué à gérer pour les convives. ».
3. Techniquement, quelle mise en place cela
a-t-il exigé d’une part pour les convives, d’autre part, pour les élèves de
l’école hôtelière ?
Mme Journaux : « Pour
les convives, il a fallu mettre des caches à toutes les fenêtres, pour que la
pièce soit obscure. Les élèves se sont
exercés entre eux l’année passée pour se familiariser à la situation. Cette
fois, ils ont servi avec des lampes frontales, étant donné que travailler complètement dans le noir n’est pas
possible. Les clients, eux, avaient un bandeau sur les yeux, car bien sûr tout
était obscurci, mais l’être humain s’habitue au noir assez vite : si vous
faites l’expérience et que vous restez
un moment dans le noir, vous allez voir clair !
4.
Qui
étaient les convives ?
Mme Journaux : «
Nous avons réuni les membres de la direction de l’école, du pouvoir
organisateur (PO), des personnes politiques de Couvin ainsi que des personnes venues
de l’extérieur. C’était ouvert à tout le monde ».
5. Comment le souper s’est –il déroulé ?
Mme Journaux : « Très
bien. A l’entrée les participants étaient accueillis par un élève qui leur
donnait les directives, les explications sur le déroulement du repas. Ils revivaient un tablier et un bandeau pour les yeux. Les
élèves avaient pour mission de conduire les convives à leur table. Une fois installés à table, le serveur se présentait à
eux ; il verbalisait systématiquement tous ses gestes. Étant donné que les
clients ne voyaient rien, s’ils avaient besoin de quelque chose, ils appelaient
le serveur par son prénom. Les clients se servaient eux-mêmes à boire, ce qui impliquait
de laisser le doigt dans le verre et d’arrêter de verser lorsque le liquide
atteignait le doigt. Ils pouvaient cependant demander de l’aide au serveur si
nécessaire. »
6.
Si ce
n’est pas indiscret, combien avez-vous gagné ?
Mme Journaux : « L’école
hôtelière n’a rien perçu, étant donné que ce
souper était organisé pour une œuvre. Nous avons offert la salle, le
service, l’eau, le chauffage et l’électricité. Par contre CAP48 s'est procuré les marchandises pour réaliser le menu, ils
ont fait appel à des maisons comme par
exemple Discobeer afin d’obtenir un geste de
celles-ci. Ils ont acheté des marchandises aux
prix les plus bas possible chez les fournisseurs. Souvent, ceux-ci acceptaient
de faire un geste financier pour permettre à CAP48 de faire un maximum de
bénéfices ».
7.
Qu’est-ce
que cette expérience a apporté aux élèves ? Est-ce que c’est à
refaire ?
Mme Journaux : «
Les élèves ont vraiment apprécié cette expérience qu’ils ont trouvée très
enrichissante. Ils étaient assez nerveux car ce n’est pas tous les jours que
l’on sert un repas dans le noir. Nous n’avons
servi que 30 personnes et tout s’est très bien passé, car les serveurs avaient
de l’espace, ils pouvaient tourner facilement autour des tables. Si nous avions
eu 80 personnes, cela aurait été beaucoup plus compliqué et on
n’aurait pas pu faire un service de cette qualité-là. Il faut en être conscient,
je pense que c‘est à refaire mais en limitant le nombre de couverts pour éviter
les catastrophes ».
En conclusion,
cette expérience a apporté beaucoup tant aux convives qu’aux élèves. Elle était
d’autant plus enrichissante qu’elle a servi une bonne cause !
Un
tout grand merci à Mme Journaux d’avoir répondu à mes questions.