mardi 28 mai 2019

La famine au Yémen : est-ce trop tard pour agir ?

Le Yémen, pays du Moyen-Orient dont les pays limitrophes sont l'Arabie Saoudite et Oman, subit depuis 2015 une guerre opposant les rebelles houthistes (membres d'une organisation armée), soutenus par l’Iran, à une coalition arabe sous commandement saoudien qui soutient le gouvernement yéménite réfugié à Aden. Le conflit au Yémen s'est amplifié avec l'intervention de la coalition conduite par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis contre les miliciens chiites houthis. Ils appartiennent à l’une des deux principales branches de l’islam, l'autre étant le sunnisme. Ils regroupent environ 10 à 15 % des musulmans, dont 90 % de la population iranienneSelon l’ONU, en plus de trois ans, le conflit a fait plus de 10 000 morts. A cause de cette guerre, 75 % de la population du Yémen a faim et nécessite une aide et une protection urgentes. Parmi ces familles, au moins 100 000 sont des enfants de moins de 5 ans.  L’Organisation des Nations unies pense que la situation humanitaire au Yémen est la pire au monde et que la lutte contre la famine est d'ores et déjà perdue. Il faut savoir que faute  de soins, un enfant meurt toutes les 10 minutes dans ce pays. Depuis que la guerre a commencé, plus de 85 000 enfants sont morts des conséquences de la faim extrême. 

Principale cause de cette famine : le blocus des importations

 
La malnutrition est en partie liée au conflit qui oppose les rebelles houthistes à la coalition arabe. Celle-ci impose un blocus [opération visant à couper le ravitaillement (nourriture, armes...) ou les communications d'une zone (ville, région, pays) par la force.] des ports yéménites alors que le pays dépend à 90% des importations. Mais cette faim est aussi due à une augmentation des prix de la nourriture vu qu’elle se fait de plus en plus rare et à une baisse des salaires et donc du pouvoir d’achat. Certaines familles n'ont donc plus les moyens de s'acheter la quantité minimale de nourriture dont elles ont besoin pour survivre. Plus de 80% des Yéménites vivent désormais sous le seuil de pauvreté.

Pour subvenir aux besoins primaires de cette population, plusieurs ONG se mobilisent :

Depuis juillet 2015, Oxfam a aidé plus de 3 millions de personnes au Yémen. Le groupe international est intervenu de différentes manières :


→Acheminement de l’eau par camion jusqu’au camp de personnes déplacées et installation des pompes solaires ;
→Construction des latrines d’urgence (pour éviter la propagation de maladies) et distribution de kits d’hygiène ;
→Rétablissement des moyens de subsistance : ils fournissent des transferts en espèces aux communautés déplacées et aux communautés d’accueil. Ils soutiennent les petites entreprises.


Action contre La Faim fait appel aux dons pour prendre en charge la malnutrition aiguë chez les enfants de moins de 5 ans et leurs mères, pour distribuer directement de la nourriture, de l’argent ou encore des coupons alimentaires.


L’UNICEF est l’un des organismes d’aide à l’enfance les plus actifs au Yémen. Les opérations d’intervention sont devenues plus importantes pour répondre aux besoins des enfants chaque jour plus urgents. Depuis le début de l’année 2018, plusieurs actions ont été accomplies :
-Plus de 170 000 enfants souffrant de malnutrition sévère aiguë ont reçu des soins.
-Près de 5 millions de personnes ont accès à l’eau potable, assuré grâce à l’approvisionnement en électricité dans les communes.

-Plus de 5,5 millions de personnes ont accès à des produits de traitement et de purification de l’eau pour éviter la propagation du choléra.
-Près de 4,2 millions d’enfants ont été vaccinés contre la poliomyélite (maladie infantile). Des services de santé spécialisés sont fournis pour venir en aide aux enfants blessés, qui vivent avec un handicap et aux plus vulnérables.
-Plus de 565 000 enfants ont bénéficié d’un soutien psychosocial pour faire face aux traumatismes qu’ils ont subis et pour retrouver une certaine stabilité lorsque l’école n’est pas une option.

Enfin, depuis 2016, Médecins du Monde intervient au Yémen pour améliorer l’accès aux soins en soutenant 13 centres de santé.

Il est donc encore possible d’agir pour éviter que la famine s’aggrave encore plus ! L’espoir est permis…
  
                                                                   Clarisse Cordier 6GTB
                                                                     

dimanche 19 mai 2019

Un concert qui laisse sans voix !


Oyez, oyez, braves gens, avez-vous déjà entendu parler de Badi ?  Si non, cet article est fait pour vous : vous allez tout savoir sur ce sympathique artiste !

Le jeudi 28 mars 2019, les élèves de  l’ISM Pesche  ont eu le privilège d’assister, dans la chapelle de l’école, au concert de ce chanteur.  Badibanga Ndeka, plus connu donc sous le nom de Badi, est un rappeur belge d’origine congolaise. Son papa, un ex-soldat de Mobutu [dictateur congolais de 1965 à 1997] et sa maman ont fui leur pays en 1977. Badi est né à Bruxelles et c’est dans cette ville qu’il a commencé à se découvrir une passion pour la musique urbaine, plus particulièrement le rap.

Un matin, alors que seuls sa sœur et lui étaient présents à la maison, la police leur a remis un ordre de quitter le territoire. Cet épisode traumatisant de sa vie a poussé Badi à s’engager et à écrire des textes militants – de ce moment terrible de son enfance il a d’ailleurs créé un court-métrage intitulé « La Lettre ». Sa famille et lui ont dû se battre pour être régularisés, mais aujourd'hui tout est rentré dans l'ordre et Badi et sa famille ont la nationalité belge. En Belgique, de nombreux jeunes sont dans la situation de Badi et donc à travers ses chansons, il cherche à faire passer un message de tolérance,  de connaissance des autres et d'espoir. 

Son projet musical s'intitule « Article XV », une expression africaine qui désigne la débrouille quotidienne dans laquelle vivent les Congolais. A travers cette expression, Badi veut que l’on comprenne que l’on a la chance de vivre dans un pays politiquement stable et où règne la sécurité, contrairement au Congo. Ses textes font souvent référence à son pays d’origine, dont les troubles politiques provoquent de nombreuses souffrances comme le déracinement pour chercher ailleurs la sécurité.Lors du concert que le chanteur a donné à l’Institut sainte-Marie,  nous avons pu découvrir certaines de ces compositions personnelles, sur fond de mélange entre rumba congolaise et hip-hop.

A la sortie du concert, j'ai interpellé quelques élèves pour obtenir leurs impressions à chaud:

Pierre Monnom , 2e commune
« J’ai aimé le concert tant pour ses chansons que pour les anecdotes que Badi raconte tout au long du spectacle  et qui permettent de comprendre ses musiques. Il s’est montré très accessible pour discuter, signer des autographes ou être pris en photo avec nous. Ce qui est dommage, c’est que c’était trop court ! »

Charlotte Lefebvre, 3GT
« C’était assez « enjaillant » !! J’ai trouvé sympa de nous faire participer en nous faisant danser, applaudir, chanter. »

Shelcy Bertrand, 6GT
« C’était un concert atypique, car Badi a un style bien à lui. Ses chansons racontent des passages de sa vie, elles sont engagées. Il a beaucoup interagi avec le public. »

Afin de complèter mon article, j’ai posé quelques questions à madame Bastin, prof de musique à l’école et instigatrice du projet :

  • D’où vous est venue l’idée d’organiser un concert à l’école ?

Madame Bastin : « J’ai travaillé aux Jeunesses Musicales avant de donner cours à Pesche. C'est une association qui promeut la musique auprès des jeunes de deux ans et demi à dix-huit ans,  par le biais d’animations et de concerts dans les écoles. L’année passée,  j’ai réalisé un projet rap avec mes élèves de deuxième année - le concert de Badi est la continuité de ce projet. »

  • Quel bénéfice les élèves peuvent-ils retirer d’une telle activité ?

Madame Bastin : « J’avais envie d’offrir aux élèves un moment ludique et sympa ! Et  aussi un message de tolérance en rapport avec tout ce qu’on vit en ce moment, notamment les drames liés à l’immigration. De plus, je suis parfois choquée du rap que les jeunes d’aujourd’hui écoutent et je voulais leur montrer qu’il y avait moyen de faire du rap sans être vulgaire et ordurier. Surtout, les femmes ne sont pas très bien considérées dans les clips de rap. Et cela me choque ! Badi, au contraire, est un rappeur qui soigne ses textes, transmet des idées positives et incite au respect de l'autre. »

  • C’est vous qui avez choisi Badi ou ce sont les Jeunesses Musicales?

Madame Bastin : « C’est moi qui ai choisi Badi, j’avais envie de faire venir un rappeur. Afin de faire mon choix, j’ai regardé ses clips sur internet et cela m’a plu .Je l’ai choisi aussi pour les messages qu’il cherche à faire passer. Aujourd’hui, Badi subit encore pas mal  de racisme à cause de sa couleur. »

Badi circule aussi dans les écoles pour animer des ateliers pour ceux qui veulent s'initier à l'écriture du rap. Il cherche à faire prendre conscience aux jeunes des enjeux du monde qui les entoure.

Juliette Antoine, 6GT.

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