Connaissez-vous
le Fort de Breendonk ? Saviez-vous que nous, élèves de 6 GT, allions nous y rendre ce 20 décembre
2018 ? C’est une visite qui est organisée
chaque année dans le cadre du cours d’histoire de rhéto. Le passé du Fort est en
lien direct avec celui de Senzeilles,
village de notre région et pourtant, je serais prête à parier que peu d’entre
vous connaissent l’histoire de ce petit bout de terre. Je vais donc vous la raconter…
Il était une fois le Fort de Breendonk, construit en 1909. Cette
fortification devait initialement servir de ligne fortifiée entre Anvers et Namur.
Cependant, l’infrastructure fut bombardée lors de l’invasion des Allemands du 1er
octobre 1914. À partir de ce moment, le fort fut utilisé comme caserne pour l’armée
ennemie jusqu’à la retraite de 1918.
C’est lors de la deuxième guerre mondiale que l’histoire du Fort de Breendonk se lie à celle du maquis de
Senzeilles, lieu de regroupement des résistants de guerre, à quelques kilomètres de Philippeville...
Tout commence en 1943. Joseph
Varcheval, un résistant recherché par les
Allemands, est venu se cacher à
Senzeilles, son village natal, accompagné de 4 amis, afin d’échapper aux
ennemis. Après quelque temps, ils s’allient à un groupe de sabotage, appelé
« groupe G », et récoltent pour eux des informations secrètes
concernant l’armée allemande. Quelques mois plus tard, l’équipe atteint une
vingtaine d’hommes qui logent, loin des regards indiscrets, dans des abris
enfouis dans la forêt. L’échevin de Senzeilles à cette époque, Julien
Lehouck, devient l’intendant du maquis qu’il
fournit en nourriture et en vivres.
Cependant, monsieur Lehouck n’aide pas seulement le maquis, il cache également
des juifs chez lui. Il risque donc beaucoup s’il se fait prendre par l’ennemi.
Ce qui finit par arriver.
En effet, la discrétion qui s’impose
chez les maquisards connait un peu de relâche car des imprudences, telles que
des décharges d’armes de guerre ou des résistants se promenant fusil à la main,
trahissent l’existence des résistants de Senzeilles.
L’une de ces imprudences a lieu le
8 février 1944 lorsque trois gardes allemands des hauteurs de Cerfontaine sont
assassinés par des hommes du maquis. Ces derniers ne prennent pas la peine
d’avertir leurs responsables de leur écart de conduite. C’est le début de
l’horreur : la réaction de l’ennemi est quasi immédiate. Dés le 14
février, les Allemands lancent les représailles par les arrestations de tous les éventuels
suspects. Au total, 19 personnes sont arrêtées. Ces captures servent de
diversion aux Allemands qui, pendant ce temps, préparent une riposte contre le maquis, qu’ils attaquent
finalement le 16 février. Les arrestations se répètent jusque début mai de
l’année 1944.
Les conséquences sont terribles : au total, 59 individus sont arrêtés dont 30 qui
sont envoyés dans des camps de concentration allemands et 12 maquisards. Parmi
ces derniers figure Julien Lehouck. Les résistants sont déportés au Fort de Breenfonk où ils sont pendus
le 24 février. La plupart sont âgés de 40 à 50 ans mais
certains sont encore adolescents lorsqu’ils sont tués.
Aujourd’hui, il existe au Fort un
monument de commémoration sur lequel sont retranscrits les noms des résistants pendus
ou décédés en captivité. Le Fort de Breendonk est devenu l’un des camps de concentration les mieux
préservés d’Europe qui conserve, entre ses murs, le souvenir de tous ceux qui y
ont achevé leur vie.
C’est donc ici que se termine le récit de toute l’horreur qu’ont
vécue des hommes morts pour le bien et l’honneur de notre région. Il
est donc important de nous rappeler ce qu’ont fait ces résistants car c’est
grâce à eux et à leurs actes héroïques que notre vie et notre région sont aussi libres et justes qu’aujourd’hui. Le Fort est donc
un témoignage émouvant et parlant de l’histoire d’hommes parfois extrêmement
jeunes de notre région qui ont donné leur vie pour notre liberté et nos droits.
S. Bertrand 6GT.
Au cas où vous
souhaiteriez avoir de plus amples
informations, je vous invite à vous rendre sur ces sites :